Otite chronique
- Otite chronique
- Otospongiose
- Oreilles décollées ou Otoplastie
Otite séro-muqueuse de l’enfant
Elle se caractérise par la présence d’une effusion (sécrétion) durant plus de trois mois, et en l’absence de tout signe inflammatoire aigu.
Leur fréquence est extrêmement importante, et il est probable que tous les enfants présentent à un moment donné, un problème d’otite séro-muqueuse.
Leur origine correspond à deux théories :
- la théorie « ex vacuo« , où il y aurait un blocage de la trompe auditive (ancienne trompe d’Eustache), responsable d’une dépression intra-tympanique, d’une rétraction du tympan, et de l’apparition d’un liquide inflammatoire (transsudat). Cette théorie est pratiquement abandonnée.
- La théorie inflammatoire, et c’est l’inflammation qui est à l’origine quasi unique de l’otite séro-muqueuse de l’enfant. Certains facteurs non spécifiques, comme la fumée de tabac favorisent l’apparition de cette otite séreuse.
En l’état actuel de nos connaissances, la paracentèse avec mise en place d’un aérateur transtympanique représente le seul moyen efficace de traiter cette otite séreuse, de prévenir la récidive.
Les indications de la pose d’aérateurs transtympaniques sont aujourd’hui bien codifiées, et c’est celle que nous suivons dans notre centre O.R.L. de Toulouse :
- surdité supérieure à 30 dB.
- Tendance à la rétraction tympanique.
- Épisodes de réchauffement : otites moyennes aiguës, qui peuvent ouvrir la voie à une otite chronique ouverte.
Toute otite séro-muqueuse, traitée ou non doit faire l’objet d’une surveillance otoscopique prolongée, par le médecin ORL afin de vérifier, qu’elle n’évolue pas vers une otite chronique de l’adulte.
Otoscopie normale :
Otite séreuse :
Otite Chronique non cholestéatomateuse
Le plus souvent, il s’agit d’un problème de surdité, de vertiges, ou d’oreille qui coule.
L’interrogatoire permet de préciser l’ensemble des signes cliniques, leur ancienneté.
L’examen otoscopique permet de préciser l’état du tympan, et de l’oreille moyenne.
Il est obligatoirement effectué par un O.R.L., sous microscope, après nettoyage du conduit auditif externe, avec prise de photographies en cas de pathologies du tympan ou de l’oreille moyenne.
Cet examen otoscopique sous microscope, ou sous optique met en évidence :
- Soit une perforation tympanique dont il faudra analyser la situation, l’importance, en recherchant une épidermisation de bord de la perforation pouvant faire suspecter une évolution vers un cholestéatome,
- Soit une poche de rétraction contrôlable qui devra être surveillée, traitée médicalement, ou par la pose d’un aérateur transtympanique,
- Soit une poche de rétraction non contrôlable, point de départ d’un cholestéatome, et qui devra obligatoirement être opérée soit d’emblée, soit après une préparation médicale (traitement médicamenteux, aération par pose d’aérateurs transtympaniques).
Une audiométrie en cabine insonorisée permet de confirmer l’existence d’une surdité de transmission, son caractère uni ou bilatéral.
Un scanner du rocher est souvent demandé, il permet de faire le bilan des lésions, et de préparer l’intervention chirurgicale éventuelle.
Un traitement médical est souvent nécessaire, afin de traiter une pathologie.
S’il existe une pathologie chronique de l’oreille moyenne, une tympanoplastie peut être décidée, et proposée.
Pourquoi cette chirurgie ?
- Pour mieux entendre, refaire la chaîne ossiculaire, refermer un tympan, ou corriger une poche de rétraction,
- Pour pouvoir se baigner : refermer une perforation,
- Pour enlever une tumeur bénigne mais localement dangereuse : cholestéatome.
Cholestéatome
Le cholestéatome correspond à une poche de peau, qui se situe derrière la membrane tympanique, à un endroit où il y a normalement uniquement de la muqueuse.
Cette peau se comporte comme une tumeur bénigne, mais qui va progressivement augmenter de volume, s’infecter, et détruire tous les éléments qu’elle va rencontrer, chaîne ossiculaire, nerf facial, appareils de l’équilibre. Le traitement est chirurgical, obligatoirement.
Il consistera à enlever cette poche de cholestéatome et à reconstruire ce qui a été détruit, osselets, cadre osseux. Une surveillance sera nécessaire, car le risque de récidive n’est pas négligeable.
La surveillance sera clinique, en consultation, et sous microscope, avec contrôle de l’audition. Un scanner de surveillance, un an après la première intervention chirurgicale sera le plus souvent nécessaire, voire une IRM, afin de vérifier l’absence de récidive.
Une deuxième intervention chirurgicale est souvent utile, et le patient est averti dès que le diagnostic de cholestéatome est posé.
En cas de risque évalué au niveau du nerf facial, un monitoring du nerf facial est effectué pendant toute l’intervention chirurgicale.
Otospongiose
Il s’agit d’une surdité, souvent familiale, qui touche le plus souvent la femme.
Le tympan est normal, mais il existe une surdité de transmission, qui correspond à un blocage de la chaîne ossiculaire, au niveau de l’étrier, avec calcification de la platine.
Cette surdité s’aggrave parfois lors de modifications hormonales, chez la femme, à l’adolescence, ou lors d’une grossesse.
L’audiométrie met en évidence une surdité de transmission. L’impédancemétrie montre une abolition des réflexes stapédiens, par blocage de l’étrier.
Le traitement va dépendre de plusieurs facteurs, désir de la patiente, importance de la surdité, état général et âge.
Il peut consister en une simple surveillance, un appareillage auditif, ou une intervention chirurgicale. Toutes ces possibilités doivent être données à la patiente ou au patient.
Si l’intervention chirurgicale est décidée, elle consiste à effectuer une perforation calibrée au niveau de la platine calcifiée, au laser ou au skeeter ototool (moteur spécifique dédié à la chirurgie de l’otospongiose), et à remplacer l’étrier par un piston en téflon.
Cette intervention chirurgicale est le plus souvent effectuée en ambulatoire, avec surveillance dans un service spécifique, fiche de liaison personnalisée, et coordonnées du chirurgien grâce à notre numéro d’urgence.
Images radiologique de l’Otospongiose :