La Rhinite Chronique Non Allergique
Deux grandes familles ont été définies :
- La rhinite inflammatoire
- La rhinite non inflammatoire
La Rhinite Inflammatoire
Elle correspond à la rhinite non allergique à éosinophile (NARES). Elle n’est pour certains qu’une polypose ethmoïdale en début d’évolution.
C’est une rhinite peranuelle, dont l’évolution se fait par paroxysme. Les patients ont un mucus nasal riche en n’éosinophile.
Le diagnostic est clinique, obstruction nasale, avec troubles olfactifs (hyposmie au anosmie), rhinorrhée aqueuse, éternuements en salves de prurit nasal.
La fibroscopie des fosses nasales met en évidence une muqueuse inflammatoire, notamment au niveau des cornets inférieurs.
Ce sont exactement les mêmes signes que la rhinite allergique, Mais
- Les tests allergiques sont négatifs
- La cytologie nasale montre un mucus riche en éosinophile (supérieur à 20 %)
L’examen tomodensitométrique des sinus n’a pas de caractère spécifique.
Le traitement repose sur la corticothérapie locale à long terme.
Une surveillance par fibroscopie des fosses nasales, effectuée par l’ORL, est indispensable pour vérifier l’absence d’évolution vers une polypose nasosinusienne.
La Rhinite non Inflammatoire
C’est l’ensemble des rhinites chroniques, sans signe inflammatoire, ni allergique.
On distingue la rhinite d’origine extrinsèque, de la rhinite d’origine intrinsèque.
Rhinite d’origine extrinsèque
- Rhinite médicamenteuse
la plus connue est la rhinite aux décongestionnants nasaux. Lorsqu’un patient utilise à long terme un vasoconstricteur, il présente paradoxalement une obstruction nasale bilatérale de plus en plus importante. - Rhinite à l’aspirine.
- Rhinite liée à l’alimentation, à l’éthanol, chocolat, poissons, sulfite, piment. Pour l’éthanol, de tests de provocation sont possibles en milieu spécialisé, pour établir le diagnostic.
- Rhinite professionnelle non allergique, les symptômes oculaires ou broncho-pulmonaires sont fréquemment associés.
Les agents responsables chimiques les plus fréquents sont la colle, la résine-époxy, les isocyanates, le glutaraldéhyde. Les tests de provocation nasale sont importants, et la recherche d’un asthme est systématique. - Rhinite et environnement, c’est une rhinite peranuelle ou sporadique, et l’interrogatoire du patient va mettre en évidence le facteur déclenchant.
Rhinites d’origine intrinsèque
- Rhinite hormonale, elle survient au cours de la grossesse, après le premier trimestre, et s’aggrave après le troisième trimestre. Elle disparaît souvent quelques semaines après l’accouchement. Il existe une obstruction nasale bilatérale.
Le traitement est essentiellement local, lavage de nez ou sérum physiologique, ou à l’eau de mer, et utilisation de corticoïde local. - Rhinite liée au vieillissement, c’est une rhinorrhée séreuse chez le patient âgé de plus de 70 ans, parfois aggravée lors de la prise de repas chauds.
- Rhinite positionnelle, marqué par une obstruction nasale à bascule.
- Rhinite atrophique. Sensation d’obstruction nasale très désagréable, avec présence de croûtes mal odorantes. Il existe une cacosmie (perception de réels ou imaginaires d’une odeur désagréable).
Elle peut être iatrogène, après turbinectomie excessive et s’accompagne d’une sensation de nez vide.
Le Traitement
Le traitement le plus souvent médical, et local :
- Lavage de nez au sérum physiologique ou à l’eau de mer
- Utilisation de corticoïde local.
Il s’agit d’un traitement à très long terme.
Le traitement peut être chirurgical :
- Radiofréquences des cornets inférieurs
- Turbinectomie inférieure partielle (il faut toujours respecter un relief au niveau de ces cornets, pour éviter tout problème de syndrome de nez vide ou de rhinite croûteuse).
- Cure thermale (apprentissage d’une hygiène du nez).
- Homéopathie.
Rhinite de l’Enfant
Cas particulier de la rhinite de l’enfant.
Elle le plus souvent d’origine allergique.
Il faut rechercher une aggravation par un tabagisme passif familial. Les vasoconstricteurs locaux sont interdits chez l’enfant de moins de 12 ans.